Tous les métiers sont mixtes

Selon l’Observatoire des inégalités, 21 familles professionnelles répertoriées par le Ministère du Travail sur 88 sont considérées comme mixtes. Source https://urls.fr/pew6wP

Plusieurs enquêtes ont été menées sur le sujet, pour notamment donner lieu à des expositions mobiles comme ressources à louer pour sensibiliser les publics. Il y a celle de la Maison pour l’égalité femmes-hommes  𝑇𝑜𝑢𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑚𝑒́𝑡𝑖𝑒𝑟𝑠 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑚𝑖𝑥𝑡𝑒𝑠 ou celle de Création Omnivores pour le Centre Hubertine Auclert  𝐿𝑎 𝑚𝑖𝑥𝑖𝑡𝑒́ 𝑑𝑒𝑠 𝑚𝑒́𝑡𝑖𝑒𝑟𝑠 𝑎𝑢-𝑑𝑒𝑙𝑎̀ 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑒́𝑗𝑢𝑔𝑒́𝑠

Et comme les représentations sont importantes pour contribuer à un changement, rien ne vaut les films, livres, séries, docu, expo… qui donnent à voir ces représentations pour créer un déclic. Alors, on te donne de quoi nourrir ta vidéothèque pendant ce mois de l’égalité avec des exemples que l’on a envie de te partager👇

Le théorème de Marguerite

Marguerite est brillante, la seule femme à l’Ecole Normale Supérieur à être mathématicienne, où elle termine sa thèse sur  conjecture de Goldbach. Son directeur de thèse, qui cherche la gloire, vient de prendre un 2eme doctorant qui vient d’Oxford et ne prend plus le temps d’accompagner Marguerite convenablement. Lors d’un séminaire elle doit présenter ses travaux devant des chercheurs. Ce nouveau doctorant lui soulève une erreur, tout s’effondre pour elle et une vie riche d’expériences nouvelles s’ouvre à elle.

La réalisatrice Anna Novion a fait appel à la mathématicienne Ariane Mézard pour le bon réalisme du film. Donc toutes les hypothèses de Marguerite et ses équations vues dans le fil sont réelles. Ce qui a d’ailleurs demandé à Ariane Mézard de travailler également sur la conjecture de Goldbach et a déclaré « avoir fait de vraies avancées » en s’entrainant pour le tournage du film.

L’incroyable Mrs Maisel

Rachel Brosnahan campe le personnage d’une femme au foyer des années 50 et se lance dans le stand up un peu par hasard. Le métier d’humouriste est loin d’être une place facile à prendre pour une femme. Mais elle y réussit à merveille. Série crée et produite par Amy Sherman-Palladino. Elle s’est inspirée des carrières de Phyllis Diller, Joan Rivers ou encore Jackie Moms Mabley pour écrire le scénario.

Private War

Film biographique sur la fin de carrière de Marie Colvin, célèbre correspondante de guerre. Elle était une légende dans la profession et au Sunday Times où elle travaillait. Le film évoque les 10 dernières années de sa vie jusqu’à sa mort en Syrie. Ce qui évoque également la carrière de Renée Lafont, certainement la 1ere journaliste et correspondante de guerre française à couvrir les combats de la Guerre d’Espagne. Elle aussi morte en voulant faire connaître la vérité.

Et c’est non sans rappeler Martha Gelhorn, très connue pour avoir été la seule femme correspondante de guerre à couvrir le jour du Débarquement en Normandie. Puis à avoir fait une très belle carrière en couvrant de nombreux conflits. Marie Colvin avait d’ailleurs écrit et produit un documentaire sur elle. Peut être une héroïne à ses yeux ?

Borgen

Birgitte Nyborg prend sa place en tant que Première Ministre en prônant la parole libre et sincère auprès des citoyen•nes et non la langue de bois habituelle des politicien•nes. Son intégrité va faire des étincelles dans le paysage politique. Margrethe Vestager a inspiré le personnage de la série.

The first Lady

Une autre série dans la politique. Les premières Dames aux Etats Unis sont connues pour « soutenir » leurs maris dans leur carrière politique. Ce rôle n’est pas vraiment mixte à ce jour… Car, c’est un rôle médiatique, pour tenir ce rôle de mère, qui unit la famille traditionnelle… Bref gros soutien au patriarcat. Mais cette série fait du bien car elle permet de voir que ces femmes ont pu trouver une place elles aussi dans la politique.

En étant engagées sur certains combats. On traverse 3 époques pour suivre les portraits d’Eleanor Roosevelt, Betty Ford et Michelle Obama en politique. Eleanor Roosevelt a été Présidente de la Commission des Nations Unies. Betty Ford est activiste pour les droits des femmes, notamment pour l’avortement, et le traitement des addictions. Michelle Obama est militante contre le racisme et pour la réforme du système de santé. On ne voit que des moments clés, mais on découvre en quoi elles ont été progressistes et influentes à ce poste de Première Dame.

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L’étrangleur de Boston

Encore et toujours des faits réels, oui j’adore ça savoir que ces personnages ne sont pas que dans une fiction ! Non seulement cette série de meurtre est un fait réel, mais le portraits des 2 journalistes aussi. En 1963, deux journalistes d’investigation pour le Boston Record American, Jean Cole et Loretta McLaughlin, écrivent une série en quatre parties sur le tueur, le surnommant « L’Étrangleur de Boston » (« The Boston Strangler »).

Dans le film, on suit essentiellement la journaliste Loretta McLaughlin interprétée par Keira Knightley. Initialement à cause de son sexe, Loretta est reléguée à la rubrique art de vivre mais ce n’est pas le genre de papier qu’elle veut faire. Une série de meurtres, 4 jeunes femmes avec des similitudes attire son attention et selon elle doit être à la une. Son article va mettre un pavé dans la marre. Au fur et à mesure, on suite le parcours de sa collaboratrice journaliste, Jean Cole.

Elles se démènent pour prendre leur place dans un journal réputé aux Etats Unis et qui va faire la couverture sur plusieurs semaine des faits divers. Elles vont pouvoir enquêter, aider à l’enquête les policiers et mettre au grand jour une histoire qui a effrayé les femmes dans les années 60.  Elle a ensuite longtemps été engagé dans ses écrits sur la santé et notamment sur le SIDA

La syndicaliste

Maureen Kearney est Responsable syndicale dans le secteur nucléaire et défend avec brio les emplois menacés. C’est aussi un fait réel, et le cauchemar que va vivre Maureen Kearney est assez ahurissant. Responsable syndicale, elle devient la barrière entre son nouveau Président discutable et le non démantèlement de l’entreprise Areva. Elle devient lanceuse d’alerte quand elle apprend qu’il y a une possible main mise de la Chine sur son entreprise et la technologie. A partir de ce moment là, on suit son parcours de victime face au patriarcat et aux violences qu’elle subit. Mais elle ne lâche rien, et a toujours la lutte dans le sang, cohérente jusqu’au bout dans son poste qu’elle sait être une cible dans ces complots.

Fleur du désert

Son autobiographie est incroyable, ce film qui est basé dessus respecte bien les faits. Waris Dirie après de nombreuses péripéties, devenue une mannequin somalienne renommée raconte son parcours de fille dans son pays natal, puis de femme pour devenir militante et ambassadrice de l’ONU. Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU à l’époque, va la nommer ambassadrice afin de lutter contre les mutilations sexuelles faites aux filles grâce à son témoignage. Aujourd’hui elle a sa propre fondation pour continuer la lutte.

Lessons in chemistry

Elizabeth Zott, brillante chimiste au début des 50’s, fait face à la misogynie quotidienne dans le laboratoire où elle travaille. Licenciée, elle va devenir la vedette d’une émission de cuisine et enseigner bien plus que des recettes aux femmes qui la regarde. L’autrice Bonnie Garmus a déclaré “ J’avais en tête toute la génération de ma mère […] J’ai écris en son honneur, ainsi que toutes les autres femmes dont les rêves ont été mis de côté par une société insistant sur le fait qu’elles étaient incapables de devenir autre chose qu’une « femme au foyer moyenne ».

Master of sex

William Masters et Virginia Johnson, les 2 chercheurs scientifiques sur le plaisir sexuel et sur la sexualité des couples. A eux deux, ils vont publier des données grâce à leurs expériences sur le plaisir, le dysfonctionnement sexuel d’un couple et mieux comprendre les problèmes de sexualité.

L’écrivain Thomas Maier a recueilli les propos de Virginia Johnson et Michelle Ashford en a fait une série. Virginia Johnson est d’abord secrétaire de Williams Masters qui est gynécologue. Puis co-chercheuse et enfin co-directrice de leur institut de sexothérapie pour les couples. Elle sait ce qu’elle veut, elle veut une carrière, s’exprime librement, est ouverte d’esprit et à l’aise avec son corps. Ce qui suffit pour choquer une Amérique conservatrice des années 50. Et lorsqu’elle témoignera de toute leur épopée auprès de l’écrivain, elle deviendra l’objet d’un grand nombre de conversations dans les foyers américains sur la place de la femme dans la sexualité. Participant ainsi à son émancipation.

Haute Couture

Quand on pense à la haute couture, on pense souvent à des hommes : Yves Saint Laurent, Karl Lagerfeld, Pierre Cardin, Jean Paul Gautier, Christian Dior, Christian Lacroix, Thierry Muggler, Gérard Darel,  Hubert De Givenchy… et j’en passe. Les noms de Coco Chanel, Jeanne Lanvin ou Nina Ricci pour les femmes. Mais il ne nous en vient moins en tête car elles sont moins nombreuses. 

D’ailleurs, dans l’univers collectif, quand on évoque le métier de couturier, cela évoque les stylistes et la haute couture. Alors que lorsque l’on évoque le métier de couturière, on pense à l’ouvrière, la « petite main ». Kate Winslet incarne à merveille Tilly Dunnage, une Grande Couturière, qui revient dans son village natal. Le film Haute couture que Jocelyn Moorhouse réalise est une adaptation du best-seller The Dressmaker’s Secret de Rosalie Ham.

The morning show

Jennifer Aniston et Reese Witherspoon produisent cette série incroyable. Elles y jouent les rôles d’Alex Levy et Bradley Jackson, 2 journalistes et présentatrices TV. Le scénario est inspiré de faits réels : le licenciement de Matt Lauer par la chaîne NBC pour “inconduite sexuelle”, annoncé en direct par sa collaboratrice Savannah Guthrie. Il a ensuite été remplacé par Hoda Kotb.

Et malgré les faits, il est difficile pour elles de prendre leur place. Ce monde de la TV et le métier de journaliste présentatrice, malgré la déflagration #MeeToo déloge difficilement les stéréotypes, parce que finalement « le public l’aimait bien quand même ce mec »… On les voient donc évoluer dans leur carrière et atteindre leurs ambitions graduellement.

Gorilles dans la brume

Ce film est dédié à la primatologue Dian Fossey et sa lutte contre le braconnage des gorilles en voie d’extinction. Le film est discutable sur les faits car pour rendre celui ci plus romancé et dramatique, plusieurs points ne sont pas toujours proche de la réalité. Mais la carrière de Dian Fossey n’en n’est pas moins réelle. Sigourney Weaver qui incarne le rôle de Dian Fossey le joue intensément, talent que l’on connaît bien de l’actrice. En 1980, Dian Fossey est l’unique chercheuse mondiale sur la physiologie et le comportement des primates. Et son travail, jusqu’à son assassinat, a réellement aidé à la préservation de l’espèce.