
𝐂̧𝐚 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐢𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐜̧𝐚 𝐬𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐦𝐞… Je te présente les 2eme année de mastere Com&Event de l’ESG que...
La créativité, cette force obscure
Tu vois quoi toi ? 🐤 Quand j’ai vu ce nuage, rosi par le soleil couchant, ça m’a fait penser à un coq qui pourrait être une création de Claude Ponti, emballé dans une course folle pour rattraper la belle lune blanche qui monte doucement dans le ciel.
Prendre le temps, comme regarder les nuages par exemple… c’est une chose qui est revenue plusieurs fois dans les retours des participantes lors de mes derniers ateliers. Alors oui, c’est l’arnaque je vais écrire l’énième article sur la créativité. Mais comme je suis encore régulièrement face à des personnes qui pensent vraiment que la créativité est un don, on nait avec et c’est peine perdue si tu n’en as pas, ça me questionne sur la bonne compréhension de ce qu’est la créativité.
Pour moi, la créativité, c’est un sport. J’avoue, je le pratique au quotidien car tout n’est que prétexte pour moi à faire preuve d’imagination. Inventer des jeux ou des astuces dans mon métier et qui plus est, je nourris quotidiennement cet imaginaire. Et si je vois le doute chez mes participant·es sur leur capacité à l’être, c’est souvent parce qu’iel se pose la mauvaise question selon moi. Souvent c’est « Suis-je capable de faire une œuvre, d’avoir une idée géniale… ? » réponse non. Bim, mauvaise question.
3 axes à prendre en compte :
Il est plus intéressant de se poser ces questions là, parce que ça parle de croyances, d’étiquettes, ou d’envie. Parce que quand on me rétorque « ouiiii mais pour toi c’est facile, tu es une créative » j’entends une personne qui n’a pas du tout envie de se faire une place dans cette discipline. Parce qu’elle met la barre haute sur le rendu, parce qu’elle croit que c’est un don qu’elle ne dispose pas, ou en réalité elle ne sait pas comment faire mais ne sais pas l’exprimer…
A mes yeux la créativité c’est une activité qui demande de l’entraînement. Au-delà de ça, il est vrai que naturellement j’ai conscience de ma capacité et de mon agilité à accéder facilement à l’imagination, au décalé, à voir autre chose et j’en ai fait un talent aujourd’hui. En réalité la créativité ce n’est pas une force obscure inatteignable et réservée à une élite. Tout le monde en est tout à fait capable. J’en veux pour preuve qu’il y a un ice breaker que je fais faire à pas mal de participant·es sur lesquels je leur demande de donner une autre fonction à un objet tout à fait pragmatique et très connu. Ou bien un autre jeu, de dépasser un mur invisible .Et à chaque fois, absolument tout le monde a une super idée. Je viens stimuler leur créativité, iels en font preuve, mais sans s’en rendre compte.
Dans le Petit Robert ou le Larousse, la créativité c’est la faculté d’invention. Pour Wiki, c’est la capacité à imaginer un concept/objet neuf ou solution originale. Or cette faculté les enfants l’ont naturellement.
Si tu observes un enfant face à un radiateur : c’est un super chemin pour un lion en plein galop dont les pas font « tukoutouktukoutouk ». C’est une olympiade sportive qui offre une formidable possibilité de suspension par les bras, ou encore un vortex de jouets qui se perdent entre le mur et le radiateur après moult tentatives échouées pour voir si le jouet tombera au sol… Il n’y a que les adultes pour croire qu’il faut y poser les mains ou coller ses fesses dessus pour s’y réchauffer 😉
Le cerveau est doué, dès ses premières heures de vie, d’imagination, d’apprentissage de nouvelles façons de faire/penser, pour innover sans cesse. Nous avons tous·tes été des enfants. Pas de doute là-dessus. Nous sommes donc tous·tes doué·es pour trouver une autre fonction extraordinaire à un radiateur.
Si le fonctionnement et son évolution depuis sa naissance t’intéresse, je te recommande fortement de lire Catherine Guéguen « Pour une enfance heureuse ». Ce livre est génial pour comprendre les différents stades de maturité du cerveau depuis ses premières heures.
C’est clairement une des questions que je me suis posée en me demandant de quelle façon est-ce que l’on peut accéder ( à nouveau ) à sa créativité.
Il s’agit simplement ( mais ouais en fait c’est pas si simple ) de croire en tes propres capacités et au fait que la créativité n’est pas quelque chose que l’on acquiert une fois, une bonne fois pour toute. Ce n’est pas innée, ou bien qu’une fois qu’on ne l’a pas on y accédera jamais. Il suffit d’en (re)trouver le chemin.
La créativité prend beaucoup de formes, c’est une des premières choses déjà qu’il faut prendre conscience. Comprendre que la créativité ça peut être aussi simple que de savoir bien s’habiller pour assembler les bonnes couleurs, avec un bon petit style et le petit chapeau qui va bien, le détail qui fait tout et donne du relief.
Comme ça peut être cette capacité à ouvrir le frigidaire, d’envisager tous les aliments qu’il y a dedans et d’en faire un plat qui n’existe pas. Cette recette que toi seul·e sais faire.
Ou bien encore si tu fais de la couture, des gribouillis quand tu t’ennuies, ou bien tu aimes redécorer tes meubles pour une seconde vie, réimaginer la disposition d’ une pièce, que tu bricoles toi-même des petites choses, tu sais créer une table avec de la récup parce que tu en avais besoin à ce moment-là, que tu imagines ton jardin tous les ans au fil des saisons selon les plantes qu’il y aura parce que tu as déjà en tête les couleurs qu’il y aura « du jaune sur la droite, du mauve par ici et puis un petit peu de blanc »…
Bref la créativité peut revêtir un grand nombre de manteaux.
Je ne sais pas si toi aussi tu avais ou as une grand-mère talentueuse en astuce et autre espièglerie. Pour ma part j’ai passé une grande partie de mon enfance avec ma grand-mère maternelle qui en faisait en championnat. J’ai grandi à ses côtés où elle me montrait combien elle avait plus d’un tour dans son sac, toujours un truc à bricoler dans la main, une action à entreprendre, quand il faut faire tourner une ferme il y a de quoi s’occuper. Elle faisait souvent preuve d’ingéniosité, pas de budget, mais des idées !
J’ai lu quelques écrits sur la créativité il y a quelques années, et notamment, une chose revenait souvent, il faut des temps de « rien » pour faire preuve de créativité. Les temps de rien m’ont tout de suite fait penser à ces dialogues entre Christopher et Winnie, ou Christopher propose de « ne rien faire » et Winnie, patibulaire, de répondre « chouette, c’est mon activité favorite ». Alors le lien avec ma grand-mère et son ingéniosité était évidente, car aussi active était-elle, elle m’invitait quotidiennement à un temps qu’elle s’octroyait souvent après le déjeuner ou en fin de journée. A ne rien faire.
Enfant, je me souviens de ne pas en avoir vu l’utilité. Voire même des fois, je m’ennuyais sur ces moments-là. Et c’était bien tout le propos de ma grand-mère. Je nous revois encore sur les fauteuils près du feu, ou bien dans la cour de la ferme assises sur les chaises en paille que mon grand-père avait fabriquées, à prendre le soleil et la température du vent, ou encore allongées sur la petite couverture jaune qui gratte, sous les cerisiers pour les admirer. Occupées à ne rien faire.
Quelques mots par-ci, par-là, mais pas trop. Un mot sur Minette qui venait de choper une souris, ou une remarque sur la beauté de ses rosiers, mais pas beaucoup plus. Car l’intérêt était bien de conserver le silence, parler étant une activité. Pour savourer ce moment de rien qui à lui seul voulait dire pour ma grand-mère « Haaa qu’est ce qu’on est bien ».
Telles 2 petites vieilles sur un banc, nous regardions le temps s’écouler, laisser notre pensée libre, errer entre 1 ou 2 idées pour la suite de la journée, puis accueillir un temps de flottement, pour enfin laisser la place au vide dans la tête. Juste regarder ce qui nous entoure, sans dialogue interne. En état de flow, tel un levier que nous avions abaissé pour évacuer un trop plein de pensées.
C’est ce moment dans ton footing, ce déclic au bout de 10/15 min, où tes pensées s’estompent, tes jambes sont en pilotage automatique, et tu ne vois plus que ce qui t’entoure, tu n’entends que ta foulée et ton souffle, et tu savoures ta satisfaction de faire cette activité. Tu es pleinement présent·e.
C’est donc des années plus tard, que je comprenais les vertus de son rituel. Du « rien » de ces moments méditatifs, ou ma grand-mère profitait du présent, laissait l’opportunité à son cerveau de déposer les armes. Et ainsi, accueillir plus tard, sans cesse des nouvelles idées pour faciliter son quotidien.
Ma grand-mère s’asseyait sur une chaise, sa fille fait le vide dans ses armoire et sa petite fille fait le vide en observant la nature. Comme ce nuage poussin Claude Ponti.
Et c’est surprenant de constater la transmission dans les générations de ces rituels.
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